Canal Lombaire : une histoire du XXème siècle
Un peu d’histoire…Tout commence au début du XXème siècle.
Les premières évocations de la responsabilité du canal lombaire dans les douleurs de type sciatique (dans les jambes) remontent en 1900 grâce à Sachs et Kraenkel.
Ces deux médecins établissent un lien entre la compression des racines par l’arthrose et les douleurs de type sciatique (douleur dans la jambe selon un trajet nerveux précis).
En 1948, Van Gelderen va un peu plus loin et démontre que le ligament qui tapisse
l’intérieur du canal lombaire tel du papier peint peut augmenter de volume et
comprimer les racines nerveuses. Enfin, Kirkaldy et Willis en 1974 décrivirent les lésions anatomiques responsables de la compression des nerfs et la relation avec les plaintes des patients. Ils établirent l’ensemble des signes sous forme d’un tableau caractéristique de cette affection.
Canal Lombaire étroit : une conséquence de l’arthrose
Nous avons vu que le rétrécissement du canal était du à l’arthrose et en particulier au becs de perroquet comprimant les nerfs. Il y a également le ligament qui tapisse l’intérieur du canal qui est par son épaississement progressif dans le temps, participe très largement à la compression des éléments nerveux.
La chirurgie aura pour but de retirer tous ces éléments pour libérer les racines nerveuses. Cela suppose de passer au travers de la peau et des muscles puis de couper de l’os et retirer du ligament. Il existe ainsi deux types de techniques opératoires :
Opération du canal lombaire étroit : techniques ouvertes
Les techniques dites ouvertes où on va exposer la partie postérieure de la colonne vertébrale avec des incisions cutanées plus moins importantes et en coupant les muscles qui me tiennent très à cœur (fig n°).
Opération du canal lombaire étroit : techniques mini-invasives
Les techniques dites mini-invasives qui, par de petites ouvertures et en passant au travers des muscles sans les couper, autorise un accès au canal et de l’ouvrir avec un minimum de dégâts musculaires et ligamentaires (fig n°) par des petits trous.
Canal lombaire étroit : quelle technique d’opération choisir ?
Opération par techniques mini-invasives pour canal lombaire étroit
Pour ma part et depuis plusieurs années, je privilégie les techniques mini-invasives en utilisant un système tubulaire qui ressemble à s’y m’éprendre à des poupées russes. Pourquoi ? Il a été largement démontré dans les études et publications internationales que couper des muscles et retirer des ligaments entraînait des douleurs post-opératoires tenaces voire définitives, augmentait la durée moyenne d’hospitalisation et les complications telles que l’hématome (saignement dans la cavité opératoire créée par la chirurgie) comprimant justement les nerf ou les racines de la queue de cheval qui ne demandaient qu’à être libérées. A l’inverse, le système mini-invasif diminue les durées d’hospitalisation, la prise de médicaments contre la douleur et le taux de complications. Pour cela, j’ai dû détourner un système de chirurgie mini-invasif de son but initiale qui était de traiter les hernies discales lombaires pour l’adapter au traitement du canal lombaire étroit. Une caméra (optique) ou ces lunettes grossissantes à 4,5 x sont indispensables ainsi que l’emploi d’une fraise un peu comme celle du dentiste afin de fraiser l’os très compact à ce niveau (fig n°).
Opération du canal lombaire par techniques mini-invasives : retour d’expérience !
Les résultats sont plus qu’encourageants car les patients plébiscitent cette technique. La durée d’hospitalisation varie entre 24 h à 4 jours ce qui autorise la chirurgie ambulatoire dans certains cas. Si la durée est plus longue, c’est en raison de la nécessité de poser un drain pour éviter les hématomes et on le retire lorsqu’il ne produit plus de sang. Cela peut prendre quelques jours. Les douleurs post-opératoires à J1 et J2 sont en général bien contrôlées par la prise de Paracétamol et cela permet d’éviter les morphiniques et leurs effets secondaires (vomissements, somnolence, constipation opiniâtre, surdosage, etc.). Le premier lever s’effectue en fin de journée avec l’aide d’un kinésithérapeute formé à cette chirurgie et qui prodiguera au patient les conseils post-opératoires à observer lors du retour au domicile. Enfin, la taille de ou des incisions n’excède pas 25 mm et évite la pose de fil de suture ; la colle biologique est en générale suffisante.
Opération du canal lombaire par techniques ouvertes : retour d’expérience !
En ce qui concerne les techniques ouvertes, ces dernières sont nécessaires lorsque le nombre de niveaux à opérer est supérieur ou égal à 4. Faire plusieurs petits trous est plus long et il vaut mieux ne pas perdre de temps. En effet, le patient est installé à plat ventre sur une table et cette position peut-être poser des problèmes pour le patient surtout fragile (âgé, obèse, hypertendu, diabétique, à la peau fragile). Moins longue est l’intervention et meilleures sont les suites ! Pour limiter le temps opératoire, j’ai créé une technique opératoire permettant d’aborder le canal en passant que d’un seul côté alors dans les techniques ouvertes classiques, il est nécessaire d’exposer la partie postérieure de la colonne en passant des deux côtés. Il faut couper les muscles à droite et gauche de la colonne. Cette nouvelle technique permet de préserver les muscles et une bonne partie des ligaments qui maintiennent les vertèbres derrière. Résultats : par
rapport aux techniques classiques, on obtient une diminution des douleurs post-
opératoires et une durée d’hospitalisation plus courte mais moins que pour la technique mini-invasive.
Opération du canal lombaire étroit : Ma recommandation
Les techniques mini-invasives, dont le but est de limiter les dégâts tissulaires (muscles, os et ligaments), présente des avantages substantiels en terme de qualité de vie à cours et moyen terme et diminue le temps de l’hospitalisation du patient qui est mieux chez lui à discuter avec ses voisins qu’à regarder le balais incessant des ambulances arrivant aux urgences.