Hernie discale : commençons par la colonne
cervicale
Avant de répondre à cette question, il nous faut réviser l’anatomie de la colonne cervicale.
Hernie discale cervicale : à propos de la tête
La tête, qui peut représenter jusqu’à 10% du poids du corps, repose sur un empilement de sept vertèbres cervicales. Les deux premières sont très originales par leur forme et ne ressemblent en rien à leurs voisines. Leur existence résulte de l’évolution de l’homme. Ce dernier, pour devenir un chasseur cueilleur, devait impérativement disposer d’un crâne équipé d’une paire yeux et d’un cerveau pour analyser les informations recueillies. Grâce à la mobilité de la tête, le chasseur pouvait observer ses proies au-dessus de buissons ou d’obstacles naturelles pour mieux les attraper. Cette faculté est permise surtout par la première et deuxième vertèbre cervicale (cf fig n°). Leur forme et leur articulation entre elles autorisent des amplitudes de mouvements incroyables de rotations (tiens, qui arrive dans mon dos), de flexion (mince, j’ai encore une ampoule au pied à force de courir l’antilope) et d’extension (attention, voilà une météorite qui arrive !).
Hernie discale des cervicales : et les disques dans tout cela ?
Nous allons particulièrement nous intéresser aux disques qui séparent et articulent d’une certaines manière les vertèbres cervicales. Ces disques sont des espèces de coussinets dont le but et de rendre la colonne à la fois souple avec un certain degré de rigidité et d’amortir ou d’absorber les forces qui s’exercent sur eux. On pense au poids de la tête surtout lorsque cette dernière est bien remplie.
Le disque comporte en son sein un noyau bien enfermé dans une enceinte cernée de fibres très solides telles de véritables barbelés (fig n°). Mais cet édifice peut se fissurer ou s’arracher à l’occasion d’un traumatisme ou au cours du vieillissement discal. Alors une partie du noyau qui est sous pression peut s’expulser vers l’arrière et venir comprimer la moelle épinière ou les nerfs ou les deux à la fois (fig n°). Il s’agit alors d’une hernie discale cervicale.
Hernies discales : le rôle des nerfs
Les nerfs en question naissent de la moelle épinière et vont pour la plupart dans les bras pour nous permettre de les bouger et de ressentir le chaud, le froid, la douleur ou de percevoir même dans le noir que votre porte-monnaie est vide dans votre poche. Si un de ces nerfs est coincé car comprimé par un morceau de noyau de disque (c’est la hernie discale), cela va entraîner une douleur ou des fourmilles dans le bras voire une paralysie plus ou moins complète. On peut même parler de véritable sciatique du bras. Le mécanisme est identique quand il s’agit des disques lombaires.
En résumé, une hernie discale cervicale est donc l’expulsion d’un morceau de disque situé entre deux vertèbres cervicales pouvant comprimer ou la moelle épinière, ou les nerfs qui en sortent, ou les deux à la fois.
Hernies discales cervicales : symptômes et signes avant-coureurs
Le signe principal de cette affection est donc une douleur du bras selon un trajet bien précis comme on peut l’observer dans le cadre des sciatiques. Le trajet décrit par le patient nous permet de localiser assez précisément le niveau de la lésion car n’oubliez pas qu’il existe 6 disques au total dans la colonne cervicale (fig n°). Il est étonnant de découvrir des hernies discales cervicales qui ne donnent aucune douleur ! Pour avoir une douleur, il faut qu’il existe une inflammation sur le nerf c’est-à-dire un œdème qui va congestionner le nerf comme lorsqu’on prend un coup sur le bras ; il devient rouge et gonfle en raison de l’inflammation. C’est dans ce cas qu’un traitement médical voire chirurgical peut s’imposer. Attention, toutes douleurs ou fourmilles du bras ne signifient pas que vous souffrez d’une hernie discale cervicale. Il existe d’autres affections qui peuvent donner des symptômes voisins : la compression du nerf cubital au coude par exemple ou une inflammation ou rupture de tendons de l’épaule mais dans ce dernier cas, il n’y a pas de fourmilles mais des douleurs qui peuvent se promener dans le bras. Les nerfs peuvent être également comprimés entre la clavicule et la première côte réalisant ce que les spécialistes appellent le syndrome du défilé thoraco-brachial.