Il s’agit d’un sujet très fréquent sur les blogs de patients ou dans les journaux grand public. Il est également très débattu entre les médecins qui se demandent jusqu’à quand prescrire un traitement médicamenteux, quand proposer une infiltration et enfin, une intervention chirurgicale et de quel type ?
Nous allons tenter de définir ce qu’est une hernie discale lombaire et pour cela il nous faut examiner quelques points d’anatomie.
On peut définir une hernie discale lombaire comme étant une extrusion complète ou incomplète du noyau du disque intervertébral lombaire dans le canal rachidien et pouvant comprimer les éléments nerveux contenus en son sein. Dans ce cas, une hernie peut entraîner le symptôme bien connu d’une sciatique (douleur irradiant dans le membre inférieur suivant un trajet nerveux bien défini) résultant d’une compression d’une racine nerveuse par une partie du noyau parti prendre l’air hors de l’enceinte de son disque. Une sciatique est donc un symptôme douloureux conséquence d’une compression du nerf sciatique par le plus souvent une hernie discale.
Les causes de hernies discales sont surtout le fait d’une dégénérescence progressive du disque par déshydratation chronique, progressive lequel peut se fissurer. Sous l’action de la pression exercée par le poids vire le surpoids, par certaines activités physiques répétitives ou plus rarement par des traumatismes, le disque peut se fissurer et permettre ainsi une expulsion de matériel provenant du noyau discal. Parfois le partie protruse du disque n’est pas exclue c’est-à-dire qu’elle est encore retenue par le ligament qui tapisse la face postérieure des disques et vertèbres.
La majorité des sciatiques dont la cause est une hernie discale se traitent médicalement et par du repos non strict (ce n’est pas recommandé de rester au lit toute la journée et regarder les Feux de l’Amour ou Derick mais de tenter de se mobiliser autant que possible) ; elles évoluent favorablement en quelques semaines sous un traitement à base d’antalgiques et d’anti-inflammatoires en protégeant bien l’estomac. On peut y associer un médicament qui relaxera la musculature lombaire qui participe, par ses contractures, à la douleur globale. La kinésithérapie a également son intérêt dans la prise en charge des douleurs ; différentes méthodes sont employées telles que celle inventé par Mac Kenzie en Nouvelle Zélande et qui connaît un nouveau regain d’intérêt. La majorité des hernies discales guérissent spontanément par déshydratation. Ainsi, grâce à ce processus de déshydratation, la hernie perd du volume ce qui diminue la force de compression sur le nerf sciatique et par là même, la douleur.
Que faire alors si les douleurs ne cèdent pas sous traitement médical ?
Se pose alors la question d’intensifier le traitement médicamenteux en utilisant des antalgiques à base d’opium ou parfois de morphiniques avec le risque d’accoutumance et d’effets secondaires (somnolence, constipation, intolérance). La durée de prescription devra être limitée autant que cela est possible. Les corticoïdes sont parfois proposés même s’ ils ne font pas l’unanimité dans le corps médical mais l’expérience montre que cela permet de soulager les patients. L’autre option est de discuter la réalisation d’une infiltration. Cela consiste à injecter de la cortisone en péridural à proximité du nerf sciatique comprimé à l’aide d’une aiguille sous contrôle radio ou scanner afin d’être certain d’injecter au bon niveau et dans la bonne zone anatomique ; ce geste est en général pratiqué par les radiologues. Cela n’a pas pour but de désagréger la hernie mais de diminuer l’oedème de la racine nerveuse.
Enfin, si tous ces moyens échouent, il convient de discuter d’une intervention chirurgicale dont le but est de retirer la hernie discale et de décomprimer la racine nerveuse. Nous verrons dans un prochain article quelles sont les méthodes chirurgicales disponibles pour obtenir une décompression du nerf sciatique, les résultats attendus et leurs risques.
Il faut garder à l’esprit que la chirurgie sera proposée d’emblée et EN URGENCE dans deux cas bien particuliers :
- L’apparition d’une paralysie de certains muscles du membre inférieur que l’on appelle déficit neurologique.
- Le syndrome de la queue de cheval qui se caractérise par des difficultés voire une impossibilité d’évacuer les urines nécessitant alors la pose d’une sonde urinaire plus ou moins réversible, une anesthésie du périnée et des troubles moteurs du ou des membres inférieurs.